Le Passager Clandestin | 2021 | 18 €

Le 17 octobre 1961 à Paris a eu lieu un terrible massacre qui n’aura jamais été traité à la hauteur de ce qu’il aurait dû être. Des dizaines de milliers d’Algérien.ne.s manifestent calmement contre le couvre-feu imposé par Papon : onze mille personnes sont violentées, embarquées, certaines seront assassinées, noyées dans la Seine.

Le lendemain, la presse relate un sordide fait divers qui fera deux morts : le début d’un incroyable foutage de gueule. C’est tout l’intérêt du livre du bisontin Fabrice Riceputi, bien connu des sphères militantes locales, d’avoir mis un coup de projecteur sur la somme de travail réalisée pendant trente ans par Jean-Luc Enaudi, historien mort en 2014 et qui n’eût de cesse de remuer tout ce que l’état aurait préféré voir rester dans l’ombre.
Une véritable bataille sur tous les fronts qui trace un parallèle instructif (et déprimant) avec la République aujourd’hui : la colonisation, le racisme, la violence policière, l’impunité d’état, tout donne à réfléchir sur les manquements, les travers, les dysfonctionnements et à contrario, la mécanique étatique très bien huilée d’un monde qui aura conduit à ce combat judiciaire et politique.
Au final, quelques lumières incroyablement instructives et complètes sur ce massacre policier, raciste, scandaleux et inacceptable au plus haut point.

Il faut suivre Fabrice Riceputi sur les réseaux sociaux (@campvolant) pour constater son acuité et son engagement sans faille à l’égard des questions coloniales et post-coloniales relatives à l’indépendance Algérienne.